Cameroun : quand l’indécence vestimentaire choque, les jeunes s’en moquent
Suite aux nombreux dérapages constatés au niveau du comportement vestimentaire de certains jeunes, le gouvernement camerounais a pris une décision visant à contrecarrer cette indécence. Ladite décision ne fait pas la joie des jeunes, étudiantes surtout, qui ne cessent d’exprimer leurs ras-le-bol sur les réseaux sociaux et dans les campus.
« Franchement, y en a marre ! Quatre ministres trouvent du temps, dans leur emploi de temps surchargé pour discuter d’une loi sanctionnant les filles qui portent les mini-jupes et cela n’indigne personne » martèle une étudiante de l’université de Yaoundé I.
Pour cette étudiante, il y a plus urgent à faire pour les jeunes que de prendre des décisions qui relève totalement de la futilité. Elle s’adresse aux membres du gouvernement, auteurs de cette loi en ces termes : « Comme vous avez tellement de temps à perdre, faites un tour dans nos amphithéâtres pour constater qu’on manque d’éclairage ; faites un tour dans nos bibliothèques pour voir comme elles sont pauvres ; faites un tour dans nos écoles pour constater qu’on manque cruellement de matériels pour mettre en pratique nos enseignements. Ou mieux encore faites un tour dans les rues de nos villes vous y trouverez des licenciés dans les cabines téléphoniques ou à la vente à la sauvette ».
En date du 19 novembre 2013, la ministre de la Promotion de la Femme et de la Famille, Marie-Thérèse Abena Ondo, a organisé conjointement avec les ministres de l’Enseignement supérieur, des enseignements secondaires, de la jeunesse et de l’éducation civique, des Arts et de la Culture, de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, de la Communication une conférence de presse au Cercle municipal de Yaoundé. Ladite conférence avait pour thème : « Halte à l’indécence vestimentaire chez les jeunes filles », ceci dans le cadre du lancement de la campagne nationale de lutte contre l’indécence vestimentaire chez les jeunes filles.
L’interdiction porte entre autres sur les jupettes laissant les cuisses dehors, les chemisettes arrivant à peine au nombril exposant le bas-ventre et les pantalons montrant le postérieur. Le tout dans une transparence totale affichant les parties intimes du corps. Des accoutrements qui, on peut le dire relèvent de l’atteinte à la pudeur. Mais, de nos jours c’est le style d’habillement de bon nombre de jeunes filles. Ceci explique pourquoi elles ne manquent pas de mots pour exprimer leur indignation. « Hum ! Comme ça chauffe ici au Cameroun, tu portes les mini-jupes et les « sous-fesses » on t’arrête, même en boîte de nuit, on te suit. Et maintenant, on fait comment avec tous nos stocks de la maison ? On jette ? » s’interroge une étudiante de l’Université de Yaoundé II sur son mur dans un réseau social.
Certes, certains diront que l’habit ne fait pas le moine. Mais, il reste incontestable que le moine est habillé et que c’est d’abord par l’habit qu’on le reconnaît.
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